
L’expression « diversité capacitaire » désigne la diversité des personnes sourdes, handicapées et neurodivergentes. À l’instar des expressions « diversité sexuelle » et « diversité culturelle », qui sont concises, l’expression « diversité capacitaire » permet de désigner un ensemble de personnes qui ont une multitude d’identités différentes sans devoir toutes les nommer.
Ensemble…
- Diffusons les pratiques artistiques des personnes de la diversité capacitaire
- Augmentons l’embauche des personnes de la diversité capacitaire dans les milieux culturels
- Encourageons les collaborations
- Déployons l’accessibilité culturelle
- Faisons connaître des pratiques exemplaires et des outils
Découvrez des pratiques exemplaires
SOUTENIR LA CRÉATION
Rejoignez et mettez de l’avant les artistes de la diversité capacitaire
Découvrez les centres d’artistes Spill-PROpagation et DC – Art indisciplinaire et contactez-les pour rejoindre des artistes.

Crédits : Spill PROpagation
Organiser des résidences pour les artistes de la diversité capacitaire
Au Québec, aucune résidence d’artistes n’est accessible pour les personnes à mobilité réduite. En 2020, Visions sur l’art Québec organise une première résidence d’artistes de la diversité capacitaire, à l’Afromusée.
Vidéographe organise aussi des résidences et accueille chaque fois un-e artiste Sourd-e.

Crédits : Visions sur l’art Québec / Sue Austin
L’art de la rencontre: la diversité capacitaire au sein de la diversité culturelle
Avec son projet Braille : l’art au-delà du visuel, WECAN jumelle des artistes afrodescendant-es et des personnes non-voyantes issus de la diversité culturelle afin de créer des œuvres intégrant du braille, destinées notamment aux personnes qui ont peu d’occasions d’apprécier des œuvres visuelles.

Crédits : WECAN
Favoriser les rencontres entre les artistes et personnes capacitées (non handicapées) et de la diversité capacitaire
En 2023, Corpuscule Danse lance Vibre Ensemble, un projet de médiation culturelle en danse inclusive favorisant la rencontre entre les cultures sourdes et entendantes, la langue française et la LSQ, à travers la danse, la poésie, l’art visuel et la musique.

Crédits : Corpuscule Danse
AUGMENTER LA REPRÉSENTATIVITÉ
Diffuser des œuvres des personnes de la diversité capacitaire
L’art a le pouvoir de changer le monde. La compagnie Joe, Jack et John et Les Productions des pieds des mains produisent des spectacles conçus par et avec des personnes ayant une différence intellectuelle.

Crédits : Joe, Jack et John
Créer des rôles pour les artistes sourd-es, handicapé-es, neurodivergent-es et psychodivergent-es
Sur nos scènes comme nos écrans, il y a un manque de représentations des personnes de la diversité capacitaire. La série Le temps des framboises de Philippe Falardeau met en scène un jeune sourd, fait rare dans l’histoire cinématographique et télévisuelle québécoise. Why not Theatre est une compagnie torontoise qui provoque le changement pour que le théâtre soit humain et accessible à tous. En 2020, ils ont diffusé Hamlet au théâtre Le Diamant à Québec, une pièce bilingue en langue des signes américaine et anglais, surtitrée en français.
« On ouvre plus grand les portes, on crée de nouvelles pratiques, on expérimente des modèles inédits. Nous relevons des défis systémiques et supprimons les barrières, pour le public et pour les artistes. Pour avoir un plus grand impact sur le monde qui nous entoure. Et ça marche. »
– Why Not

Crédits : Affiche, Le temps des framboises
Programmer des ateliers par des personnes de la diversité capacitaire
Inviter des artistes Sourd-es ou en situation de handicap à animer des activités permet de faire connaître leurs perspectives. En 2022, l’artiste sourde Pamela Witcher a mené des ateliers en langue des signes québécoise (LSQ) et en langue des signes américaine (ASL) à la fondation Phi.

Crédits : Marie-Hélène Lemaire
Engager des interprètes Sourd-es
Imaginez… que chaque fois que vous voyez une œuvre québécoise, c’est en anglais… que l’interprète qui traduit de l’anglais au français est toujours un anglophone avec un fort accent parfois incompréhensible… qu’il n’y a jamais de francophones sur les scènes et les écrans… Vous comprenez maintenant l’importance des interprètes sourd-es pour rendre accessible la musique, le théâtre, la culture. Le Centre Segal, Les productions Auen, le festival Phenomena, le Théâtre de l’Affamée, L-Expression, Samuele l’ont fait… Suivez le mouvement !

Crédits : Théâtre de l’Affamée / Centre du théâtre d’aujourd’hui
ÊTRE PLUS ACCESSIBLES
Offrir des spectacles accessibles
Le Théâtre du Rideau Vert offre un système d’aide à l’audition, des représentations surtitrées en français et en anglais, des soirées avec interprétation en langue des signes québécoise (LSQ) et de la théâtrodescription.
Plusieurs lieux culturels sont équipés d’un système d’aide à l’audition, dont toutes les salles de la Place des Arts. Consultez le répertoire des salles pour en savoir davantage

Crédits : Théâtre du Rideau vert
Rendre accessibles les visites guidées
À l’exposition Le peuple de l’œil à l’Écomusée en 2018, il y a des visites organisées par des guides sourd-es, des œuvres tactiles pour les aveugles. Idée originale : les cartels d’exposition sont en LSQ et ASL. Vous ne comprenez pas ces langues? Un guide en français est disponible pour vous à l’accueil.

Crédits : Écomusée du fier monde
Rendre ses expositions accessibles
Le MEM – Centre des mémoires montréalaises a fait traduire en LSQ et ASL l’ensemble des textes diffusés dans ses espaces publics, ainsi que quelques éléments de l’exposition permanente. Des codes QR permettent d’accéder aux contenus et une tablette est offerte à l’accueil. L’accessibilité aux contenus de l’exposition permanente sera développée dans le futur.

Crédits : MEM – Centre des mémoires montréalaises
Pssstt : Le site web du MEM aura un onglet « Accessibilité » lors de son ouverture en 2024.
Prévoir des représentations décontractées
De plus en plus de salles de spectacles offrent des représentations décontractées où il est possible de sortir de la salle pour faire des pauses, de s’asseoir autrement, de se lever, de se bouger etc. C’est le cas notamment au Théâtre Espace Libre, au Théâtre aux Écuries et à la Tohu.
Créer et diffuser des œuvres accessibles
Au Montréal Arts Interculturel (MAI), l’artiste Travis Knights présentait sa pièce avec une plateforme vibratoire, qui permettait aux personnes sourdes d’apprécier les vibrations de la musique. Et vous, votre œuvre est-elle accessible ?

Crédits : Montréal Arts Interculturel / Travis Knight
Offrir des réductions et des gratuités
Comme plusieurs autres organismes culturels, la Place des Arts offre un billet gratuit aux personnes de la diversité capacitaire qui veulent sortir accompagnées et qui ont la carte CAL (carte accompagnement loisirs) ou Accès 2 pour la plupart des spectacles.

Crédits : CAL et Accès 2
S’ENTOURER DES PERSONNES CONCERNÉES
Avoir au moins une personne de la diversité capacitaire sur son CA
Engager une ou des personnes de la diversité capacitaire sur son CA ou dans l’équipe de travail permet de prendre en compte des expertises de personnes concernées. À Toronto, la galerie Tangled Arts + Disability est gérée uniquement par des personnes de la diversité capacitaire.

Crédits : Tangled Art Gallery Arts + Disability
Consulter et embaucher une personne concernée dès le début
Dès le début d’un projet (et non à la fin !), il est essentiel d’engager une personne de la diversité capacitaire dans son équipe de travail ou comme consultant·e pour avoir une perspective extérieure pour une création, une production ou une diffusion. Par exemple, SLCB offre des services d’accompagnement en accessibilité.

Crédits : SLCB
COMMUNIQUER DANS LES RÈGLES DE L’ART
Utiliser les bons mots
Soyons de véritables allié·es et utilisons les bons mots pour déconstruire les clichés et expressions capacitistes du quotidien.
Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.

Crédits : Leduc et al. 2020, Conseil des arts du Canada
Savoir communiquer avec les personnes sourdes
Quelles sont les attitudes à adopter avec une personne sourde? Comment réserver des interprètes? Le ReQIS, l’AQILS et le Sivet offrent une foule d’astuces sur les attitudes, les stratégies de communications et le fonctionnement des services d’interprètes, y compris pour les médias.

Crédits : Sivet
Indiquer l’accessibilité des activités dans les programmations
Il ne suffit pas d’être accessibles… il faut que le monde sache que vous l’êtes (ou pas !) La Chapelle Scènes Contemporaines et le Studio 303 indiquent l’(in)accessibilité de leurs activités et lieux. Vous n’avez pas encore d’onglet « accessibilité » sur votre site web ? À vos claviers !

Crédits : Extrait du programme La Chapelle 2021-2022 Design Folklore
Faire sa promotion en langue des signes québécoise (LSQ) et américaine (ASL)
Soleil Launière a fait une vidéo pour inviter le public sourd et malentendant à sa pièce Akuteu au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.
Le Centre Segal fait ses promotions de ses spectacles en ASL grâce à un partenariat avec Seeing Voices Montréal.
Pssstt : La langue principale des personnes Sourdes est la langue des signes québécoise (LSQ) et le français est une langue seconde. Et, tout comme il existe des personnes unilingues francophones, il existe des personnes unilingues en LSQ. Et dans la culture sourde, c’est important de connaître le thème d’une activité culturelle avant d’y participer. Faire une promotion vidéo en LSQ et/ou en ASL est donc essentiel.
Parlez-vous français facile?
La langue française, ce n’est pas tout le monde qui la lit et la comprend. Rendez vos communications accessibles. Par exemple, le site de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle a sur son site du contenu traduit en LSQ et en français simplifié.

Crédits : Isaac Leal
DEMANDER DU FINANCEMENT
Financer les artistes et l’accessibilité
Les Conseils des arts offrent différents programmes de financement qui favorisent l’équité. Lors de projets, programmations ou demandes de subventions, il est indispensable de prévoir un budget pour financer l’accessibilité culturelle : pensez-y dès le début !
Le Conseil des arts de Montréal offre un programme de financement destiné aux artistes s/Sourd-es et en situation de handicap ainsi qu’un programme de soutien aux frais d’accès en 3 volets :
Volet 1 – Soutien financier en vue du dépôt d’une demande de subvention ou du dépôt d’une candidature à l’une des initiatives du Conseil
Volet 2 – Soutien financier aux frais d’accès pour un projet soutenu par le Conseil
Volet 3 – Soutien financier pour les organismes diffuseurs aux frais d’accès pour l’accueil de publics dans le cadre d’un projet soutenu par le Conseil
Le Conseil des arts et des lettres du Québec finance les frais d’accès (ex : interprétation en langues des signes, services destinés aux personnes handicapées, etc.)
Le Conseil des arts du Canada finance les pratiques des artistes sourds, handicapés ou vivant avec une maladie mentale, les frais d’accès, et offre également une aide à la production d’une demande.
Obtenir un contrat d’intégration au travail (CIT)
Le contrat d’intégration travail est une subvention pouvant aller jusqu’à 29 000$ par année par employé-e. Il permet de couvrir une subvention salariale, le salaire d’interprètes et d’autres mesures d’équité. À Montréal, contactez L’ÉTAPE pour faire une demande.
S’ÉDUQUER
Ça se demande [pas]
La websérie « Ça ne se demande pas » d’Ami Télé sensibilise avec humour aux vécus et enjeux que rencontrent les personnes de la diversité capacitaire.

Crédits : AMI Télé

Déconstruire nos conceptions des pratiques artistiques
Les artistes de la diversité capacitaire mettent de l’avant un modèle affirmatif du handicap et de la sourditude et invitent à célébrer la fierté des appartenances aux cultures sourdes, handicapées, crip ou Mad.
Par exemple, la recherche Musique au bout des doigts aborde les expériences des personnes sourdes et déconstruit l’idée que la musique est une pratique artistique sonore réservée aux personnes entendantes.
Produite dans le cadre de la recherche On vous fait signe! , la capsule Se sentir appartenir nous invite à la rencontre de 12 artistes sourd-es partageant leurs réflexions sur l’audisme, le sentiment d’appartenance, la citoyenneté culturelle et les pistes d’action pour une plus grande équité culturelle.
Participer à des webinaires et des conférences
Le Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec (RCAAQ) organise des occasions de formation, tels que le mini-forum de février 2023 dédié aux échanges entre les artistes de la diversité capacitaire et les centres d’artistes autogérés.
En 2019, en collaboration avec Spectrum Productions, le centre d’artiste OBORO organise la série Interroger l’accès pour outiller les artistes, les organismes, et les travailleurs et travailleuses culturel.le.s afin que nous puissions mieux agir sur les questions d’accessibilité propres aux domaines des arts et de la production médiatique.
Suivre la formation Handicap et sourditude
Saviez-vous qu’au Canada, plus d’une personne sur cinq est en situation de handicap? Que près de 25 % de la population canadienne a une surdité partielle ou totale? Que les personnes sourdes ou handicapées vivent différentes formes de discriminations et sont sous-représentées dans plusieurs secteurs de la société? C’est pour contribuer à développer une société plus inclusive et équitable que l’UQÀM a créé le microprogramme de 2e cycle Handicap et sourditude : droits et citoyenneté.

Crédits : UQAM
Apprendre une langue des signes
Saviez-vous que l’American Sign Language (ASL) est la 3e langue la plus étudiée aux États-Unis au cours des dernières années? En plus de cette popularité croissante grâce aux différentes représentations dans les médias, dont la télésérie Switched at Birth, la pandémie de COVID 19 a rendu la langue des signes québécoise (LSQ) visible sur différentes plateformes médiatiques, suscitant alors la curiosité collective à propos de cette belle langue qu’est la LSQ. SLCB offre des cours de LSQ.
Découvrez des pistes d’action
S’OUTILLER
Adopter la charte d’accessibilité culturelle
La Charte pour une culture accessible, inclusive et équitable a été développée par Exeko de 2016 à 2020, en collaboration avec le Groupe des Onze, des organisations sociales, communautaires et artistiques ainsi que de nombreuses personnes alliées provenant des milieux de la recherche ou de la défense de droits. Cette Charte fait office de boussole éthique pour les organisations et institutions culturelles afin de lier et renforcer leur engagement pour l’accessibilité, l’inclusion et l’équité.
Se doter d’une politique d’accessibilité
La politique sur l’accessibilité universelle du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) adoptée en 2021 reconnait le capacitisme, l’invisibilisation des artistes de la diversité capacitaire et la nécessité que toute activité du MAC soit accessible. Plusieurs mesures concrètes ont été instaurées : création d’un poste de conseillère à la diversité capacitaire, vidéodescription et sous-titrage de plusieurs œuvres vidéo, conception d’une page du site Web dédiée aux contenus accessibles et établissement de partenariats avec des organismes soutenant l’équité culturelle.
Développer son coffre à outils
Pas toujours facile de s’y retrouver pour être pleinement inclusif et équitable. Il existe toutefois plusieurs ressources : Le Conseil des arts de Montréal a développé une banque de ressources Accessibilité et lutte contre le capacitisme dans les arts. Le Conseil des arts du Canada propose un Guide pour travailler avec des artistes sourds ou handicapés. Le Regroupement québécois de la danse offre une boite à outils pour l’inclusion et l’équité sur son site web. Le CDEACF offre une boite à outils sur l’accessibilité. Des ressources en anglais sont également disponibles, tels que le Accessibility Toolkit : A guide to making art spaces accessible, développé par Tangled Art+Disability.
Revisiter ses expressions
On a l’habitude d’utiliser certaines expressions sans les remettre en question. Or, certaines d’entre elles réfèrent à la diversité capacitaire de façon péjorative. Dans le cadre du cours Handicap et sourditude, des étudiant-es les ont élaboré un Guide d’alternative aux expressions capacitistes intitulé Ces mots qui comptent. (Mise en forme : MAP)
Guide d’audiodescription des images et des œuvres
Afin de rendre ses images accessibles aux personnes aveugles et à basse vision, la Chaire s’est dotée d’un guide d’audiodescription.
Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.
Se doter d’un guide d’accessibilité
Les personnes sourdes, handicapées, neurodivergeantes et psychodivergeantes ont besoin de savoir à quoi ressemble l’accessibilité d’un évènement ou d’un lieu. Sarah Heussaff a élaboré un guide d’accessibilité à l’occasion de la Journée de réflexion collective Construire des ponts qui peut servir d’exemple.
Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.
80 PISTES D’ACTION
Adopter la charte d’accessibilité culturelle
Menée par une équipe de chercheur-es et d’artistes sourd-es, handicapé-es ou allié-es, la recherche Les pratiques artistiques des personnes sourdes et handicapées au Canada propose des pistes d’action favorisant la reconnaissance, le soutien et la promotion de ces pratiques. Des exemples ?
- Sensibiliser au capacitisime et à l’audisme les personnes oeuvrant au sein d’organismes culturels et d’institutions d’enseignement ou de formation artistique. Il y a un grand besoin pour le développement de matériel de sensibilisation et d’offres de formation en matière d’équité, de diversité et d’inclusion dans le domaine artistique et culturel, particulièrement à l’égard des personnes sourdes ou handicapées.
- Développer une action ministérielle concertée au niveau provincial et national afin de mettre en oeuvre une politique d’accessibilité culturelle et de responsabiliser les institutions à tous les niveaux.
Découvrez 80 pistes d’action élaborées à partir des expériences et perspectives de 85 artistes et travailleur-es culturel-es de la diversité capacitaire.
Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.

- Consultez le rapport de recherche intégral.
- Survolez les faits saillants et 20 pistes d’action de la fiche synthèse.
Témoignages d’allié-es
PAUL AHMARANI
Comédien
Comédien


On vient de finir « Une maison de poupée : 2e partie » au Rideau Vert et une expérience m’a vraiment bouleversé. J’ai joué pour la première fois devant un public composé en partie de personnes sourdes et malentendantes, avec traduction simultanée en langue des signes. On a aussi, lors d’une autre représentation, joué devant un public en partie non voyant qui avait droit à un système d’audio description. Non seulement nous n’avons pas été déconcentrés par la présence d’interprètes en langue des signes devant la scène, mais au contraire, sentir les traducteurs porter nos mots, nos émotions, nous aider à faire le pont vers des personnes qui autrement ne pourraient pas profiter de notre travail était exaltant : comme si on était amplifiés d’une manière toute nouvelle. Ce fut une représentation mémorable pour nous.
Je dois aussi souligner le travail incroyable des interprètes en langue des signes. Ils sont animés d’une véritable passion pour leur travail et en ce sens, ils me faisaient penser à nous ! Un traducteur s’était même rasé la barbe pour ne garder que la moustache pour davantage ressembler à mon personnage ! Et quelque chose m’a frappé. En 25 ans de carrière, c’était la première fois que je vivais ça au théâtre. Comment se fait-il qu’à chaque série de représentations théâtrales, on n’ait pas une soirée avec traduction en langue des signes et une autre avec audiodescription? Il me semble que c’est une question de justice, d’inclusion.J’invite mes collègues du milieu à se soucier de ce public et à vérifier si tout peut être fait pour rendre possibles ces rencontres avec ces personnes que l’on a depuis trop longtemps négligées.
HONORINE YOUMBISSI
Directrice des communications au Conseil des arts et des lettres du Québec
Directrice des communications au Conseil des arts et des lettres du Québec

Pour moi, la citoyenneté culturelle, c’est d’avoir les moyens de participer à la culture. Pas juste consommer la culture, mais participer à la culture : être une partie prenante. C’est important de se sentir représenté-e, de sentir qu’on fait partie du tout, de l’ensemble. Et pour ceux et celles pour qui la culture est importante, c’est essentiel de sentir qu’on fait partie de ce milieu. C’est important que l’offre que je vais voir au théâtre, je m’y retrouve. Je pense que d’un point de vue autant humaniste, philosophique, équitable que mercantile, il faut avoir de tout pour représenter la société, pour favoriser le vivre-ensemble. Au niveau des organisations aussi, il faut de la diversité et à tous les niveaux. Au Conseil des arts et des lettres, ce serait en commençant au niveau du CA, pour arriver aux comités, jurys et éventuellement avoir un soutien qui est représentatif de toute la société. Au Conseil des arts et des lettres du Québec, en ce moment ce qu’on voudrait, c’est vraiment de rejoindre plus d’artistes, de trouver des moyens pour mieux communiquer avec eux sur les mesures existantes, car nous en avons. Il faut aussi avoir de la diversité de la représentativité à tous les niveaux.Je me considère une alliée. Est-ce que je suis la meilleure des alliées? Peut-être pas. Mais je me considère une alliée, parce que je suis au courant. Pas complètement au courant, mais je suis au courant de ces enjeux-là. Un pas à la fois, je fais ce que je peux faire pour améliorer les choses. Je suis une alliée qui a besoin d’allié-es aussi pour faire évoluer les choses dans mon milieu au sein de mon organisation pour qu’on aille plus loin.
JULIEN VALMARY
Directeur du soutien et de la philanthropie au Conseil des arts de Montréal
Directeur du soutien et de la philanthropie au Conseil des arts de Montréal

© Crédit photo : Darren Brown
Au Conseil des arts de Montréal, on pense que toute pratique artistique doit avoir une capacité d’accéder à nos programmes. Donc il faut qu’on reconnaisse les écarts d’accessibilité, pour mettre en place des mesures qui facilitent l’accès à nos programmes et ensuite sensibiliser notre personnel, nos pairs, nos membres de CA et les milieux dans ce mouvement-là. On est là pour accompagner et rassurer les milieux pour aller vers plus d’équité et de représentativité. Les moyens sont limités, mais si on est dans une dynamique qui est positive, c’est-à-dire de gains mutuels, tout le monde y gagne et les pratiques artistiques s’élargissent et s’enrichissent. Pour nous, c’est vraiment important que l’on puisse aller dans ces changements-là tous ensemble, pour que ça s’améliore. Ça, c’est important. La marée monte. Et elle monte dans le bon sens. Je pense qu’il faut saluer ceux et celles qui prennent ça sérieusement et qu’il faut vraiment les encourager. Je suis positif, je trouve qu’on a des milieux qui veulent, malgré tout, avancer. Les questions d’équité et de justice sociale sont là. Moi, je suis fier de pouvoir contribuer à faire changer les choses.
MARIE-CLAUDE SAINT-LAURENT et MARIE-ÈVE MILOT
Fondatrices du Théâtre de l’Affamée
Fondatrices du Théâtre de l’Affamée

© Crédit photo : Chloé Charbonnier
Le Théâtre de l’Affamée, c’est une compagnie de création féministe. On a présenté une pièce qui a été interprétée en langue des signes : Guérilla de l’ordinaire. C’était notre première expérience. L’accessibilité, c’est vraiment une de nos préoccupations et on aimerait rendre nos pièces encore plus accessibles. Même si dans les dernières années on voit qu’il y a un petit peu plus d’inclusion sur les scènes montréalaises, ça reste qu’il y a énormément, énormément de travail à faire encore au niveau de la diversité et de l’accessibilité. J’ai l’impression qu’il faut que ça se passe sur plusieurs fronts en même temps. Et il faut que ça vienne aussi des créateurs, des créatrices, cette envie qu’il y ait une plus grande inclusion.
- Marie-Claude Saint-Laurent
Il y a quand même plusieurs obstacles à une grande accessibilité. On va pas se leurrer. Il y a des infrastructures, il y a des institutions… on s’est buté à plusieurs obstacles au cours de notre processus. Et ça, ça n’a rien à voir avec la bonne volonté. Donc non, je ne suis pas satisfaite de l’offre culturelle actuelle, mais oui je suis ambitieuse! J’ai vu tous les spectacles de Joe, Jack et John. Chaque fois ça a laissé une empreinte en moi. Corpuscule danse m’a fait le même effet. C’est comme découvrir la beauté dans un registre qui ne fait pas partie de ce qui est dominant. Puis, j’ai eu envie après ça de collaborer avec Maxime D. Pomerleau. En fait, l’accessibilité, ça génère sincèrement des rencontres. De le voir sur scène, ça donne envie de le répéter, ça donne envie d’aller vers, ça donne envie de faire viens, viens dans ma maison aussi. Ça donne envie d’être dans l’échange… T’sais quand t’es une créatrice, t’as pas juste envie d’être spectatrice, tu as envie d’être dans la rencontre artistique aussi. Je trouve ça vraiment positif puis constructif.
- Marie-Ève Milot
Dans les coulisses de la campagne
CONCEPTION
Idée originale : Véro Leduc, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle.
Merci à l’équipe de la Chaire pour leur travail engagé : Agathe François, Audrée Colette Ducharme, Audrey Beauchamp, Eli C. Carreon, Émilie Peltier, Florence Lacombe, Geneviève Bujold, Isaac Leal, Laure Abdelmoumeni, Map, Marie Achille, Sarah Heussaff, Sendy-Loo Emmanuel.
Merci aux membres du comité aviseur pour leur précieux soutien : Cynthia Benoit, Félix-Antoine Boutin, Geoffrey Gaquère, Hodan Youssouf, Honorine Youmbissi, Julien Valmary, Louise Sicuro, Moridja Kitenge Banza, Pamela Witcher, René Légaré, Soleil Launière.
VIDÉO
En vedette :
- Denise Beaudry, artiste
- Dominique Ireland, poète et performeure
- Edon Descollines, comédien et peintre
- Florence K, comédienne et chanteuse
- Hodan Youssouf, comédienne, poète et musicienne
- Isaac Leal, photographe
- Marven Clerveau, peintre
- Pierre-Olivier Beaulac Bouchard, musicien et performeur
- Véro Leduc, artiste multidisciplinaire
- Xavier Chalifoux, comédien
- Xing Fan, cinéaste
Extraits d’œuvres :
- Corpuscule Danse. 2017. Présentation Marie-Hélène Bellavance. 2min 32
- Luca Patuelli, Regroupement québécois de la Danse et All Abilities. 2017. Lazylegz International Dance Day Bilingual Message 2022 [réal : Kayla Jeanson]. 2min50
- Ville Saint-Laurent. 2021. La création dans tous ses états avec Cai Glover. [réal : Youssef Shoufan]. 2min28
- Why Not Teather. 2022. Prince Hamlet. [réal : Rodrigo Castro], 1min30, mettant en vedette Dawn Jani Birley
- Conception et infographie : Zone créative, appuyée par l’équipe de la Chaire et le comité aviseur
Conception et infographie
- Design web : MISSPHOTON et Isaac Leal
- Développement de contenu : Émilie Peltier et Véro Leduc, avec l’appui de l’équipe de la Chaire et du comité aviseur.
- Infographie : Zone créative
- Traduction LSQ : Tradusigne
Sources des contenus :
- Leduc, Véro. 2020-2025. Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle. Recherche financée par le Programme des chaires de recherche du Canada.
- Leduc, Véro. 2023-2026. Construire des ponts pour favoriser la citoyenneté culturelle sourde. Recherche financée par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC).
- Leduc, Véro. 2020-2022. « On vous fait signe » : Citoyenneté culturelle des personnes sourdes et pratiques d’accessibilité culturelle. Recherche financée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH).
- Leduc, Véro et al. 2018-2021. Les pratiques artistiques des personnes sourdes ou handicapées au Canada. Recherche commanditée par le Conseil des arts du Canada.
Partenaires de la campagne