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L’expression « diversité capacitaire » désigne la diversité des personnes sourdes, handicapées et neurodivergentes. À l’instar des expressions « diversité sexuelle » et « diversité culturelle », qui sont concises, l’expression « diversité capacitaire » permet de désigner un ensemble de personnes qui ont une multitude d’identités différentes sans devoir toutes les nommer. 

Ensemble

  • Diffusons les pratiques artistiques des personnes de la diversité capacitaire
  • Augmentons l’embauche des personnes de la diversité capacitaire dans les milieux culturels
  • Encourageons les collaborations
  • Déployons l’accessibilité culturelle
  • Faisons connaître des pratiques exemplaires et des outils

Découvrez des pratiques exemplaires  

SOUTENIR LA CRÉATION

Rejoignez et mettez de l’avant les artistes de la diversité capacitaire   

Découvrez les centres d’artistes Spill-PROpagation et DC – Art indisciplinaire et contactez-les pour rejoindre des artistes.

Description de l’image : Trois personnes s’appuient sur une géante main bleue en extérieur. La personne de gauche debout regarde les deux autres personnes assises et semi-allongées.

Crédits : Spill PROpagation

Organiser des résidences pour les artistes de la diversité capacitaire

Au Québec, aucune résidence d’artistes n’est accessible pour les personnes à mobilité réduite. En 2020, Visions sur l’art Québec organise une première résidence d’artistes de la diversité capacitaire, à l’Afromusée.

Vidéographe organise aussi des résidences et accueille chaque fois un-e artiste Sourd-e.

Crédits : Visions sur l’art Québec / Sue Austin

L’art de la rencontre: la diversité capacitaire au sein de la diversité culturelle 

Avec son projet Braille : l’art au-delà du visuel,WECAN  jumelle des artistes afrodescendant-es et des personnes non-voyantes issus de la diversité culturelle afin de créer des œuvres intégrant du braille, destinées notamment aux personnes qui ont peu d’occasions d’apprécier des œuvres visuelles.

Crédits : WECAN

Favoriser les rencontres entre les artistes et personnes capacitées (non handicapées) et de la diversité capacitaire  

En 2023, Corpuscule Danse lance Vibre Ensemble, un projet de médiation culturelle en danse inclusive favorisant la rencontre entre les cultures sourdes et entendantes, la langue française et la LSQ, à travers la danse, la poésie, l’art visuel et la musique.

Description de l’image : Dans un environnement sombre, deux personnes sont éclairées par des projecteurs. Les deux personnes dansent et signent la langue des signes québécoise. 

Crédits : Corpuscule Danse

AUGMENTER LA REPRÉSENTATIVITÉ 

Diffuser des œuvres des personnes de la diversité capacitaire

L’art a le pouvoir de changer le monde. La compagnie Joe, Jack et John et Les Productions des pieds des mains produisent des spectacles conçus par et avec des personnes ayant une différence intellectuelle. 

Crédits : Joe, Jack et John

Créer des rôles pour les artistes sourd-es, handicapé-es, neurodivergent-es et psychodivergent-es 

Sur nos scènes comme nos écrans, il y a un manque de représentations des personnes de la diversité capacitaire. La série Le temps des framboises de Philippe Falardeau met en scène un jeune sourd, fait rare dans l’histoire cinématographique et télévisuelle québécoise. Why not Theatre est une compagnie torontoise qui provoque le changement pour que le théâtre soit humain et accessible à tous. En 2020, ils ont diffusé Hamlet au théâtre Le Diamant à Québec, une pièce bilingue en langue des signes américaine et anglais, surtitrée en français. 

« On ouvre plus grand les portes, on crée de nouvelles pratiques, on expérimente des modèles inédits. Nous relevons des défis systémiques et supprimons les barrières, pour le public et pour les artistes. Pour avoir un plus grand impact sur le monde qui nous entoure. Et ça marche. »

– Why Not

Crédits : Affiche, Le temps des framboises

Programmer des ateliers par des personnes de la diversité capacitaire  

Inviter des artistes Sourd-es ou en situation de handicap à animer des activités permet de faire connaître leurs perspectives. En 2022, l’artiste sourde Pamela Witcher a mené des ateliers en langue des signes québécoise (LSQ) et en langue des signes américaine (ASL) à la fondation Phi.

Crédits : Marie-Hélène Lemaire

Engager des interprètes Sourd-es 

Imaginez… que chaque fois que vous voyez une œuvre québécoise, c’est en anglais… que l’interprète qui traduit de l’anglais au français est toujours un anglophone avec un fort accent parfois incompréhensible… qu’il n’y a jamais de francophones sur les scènes et les écrans… Vous comprenez maintenant l’importance des interprètes sourd-es pour rendre accessible la musique, le théâtre, la culture. Le Centre Segal, Les productions Auen, le festival Phenomena, le Théâtre de l’Affamée, L-Expression, Samuele l’ont fait… Suivez le mouvement !

Crédits : Théâtre de l’Affamée / Centre du théâtre d’aujourd’hui

ÊTRE PLUS ACCESSIBLES

Offrir des spectacles accessibles  

Le Théâtre du Rideau Vert offre un système d’aide à l’audition, des représentations surtitrées en français et en anglais, des soirées avec interprétation en langue des signes québécoise (LSQ) et de la théâtrodescription. 

Plusieurs lieux culturels sont équipés d’un système d’aide à l’audition, dont toutes les salles de la Place des Arts. Consultez le répertoire des salles pour en savoir davantage

Crédits : Théâtre du Rideau vert

Rendre accessibles les visites guidées   

À l’exposition Le peuple de l’œil  à l’Écomusée en 2018, il y a des visites organisées par des guides sourd-es, des œuvres tactiles pour les aveugles. Idée originale : les cartels d’exposition sont en LSQ et ASL. Vous ne comprenez pas ces langues? Un guide en français est disponible pour vous à l’accueil.

Description de l’image : Sur fond bleu, un dessin de montagnes petites et grandes ressemble à des personnes. À gauche de ce dessin, il y a du texte écrit en blanc et de format petit le nom de l’exposition de l’Écomusée. 

Crédits : Écomusée du fier monde

Rendre ses expositions accessibles   

Le MEM – Centre des mémoires montréalaises a fait traduire en LSQ et ASL l’ensemble des textes diffusés dans ses espaces publics, ainsi que quelques éléments de l’exposition permanente. Des codes QR permettent d’accéder aux contenus et une tablette est offerte à l’accueil. L’accessibilité aux contenus de l’exposition permanente sera développée dans le futur. 

Crédits : MEM – Centre des mémoires montréalaises

Pssstt : Le site web du MEM aura un onglet « Accessibilité » lors de son ouverture en 2024.

Prévoir des représentations décontractées 

De plus en plus de salles de spectacles offrent des représentations décontractées où il est possible de sortir de la salle pour faire des pauses, de s’asseoir autrement, de se lever, de se bouger etc. C’est le cas notamment au Théâtre Espace Libre, au Théâtre aux Écuries et à la Tohu.

Créer et diffuser des œuvres accessibles  

Au Montréal Arts Interculturel (MAI), l’artiste Travis Knights présentait sa pièce avec une plateforme vibratoire, qui permettait aux personnes sourdes d’apprécier les vibrations de la musique. Et vous, votre œuvre est-elle accessible ?

Description de l’image : 
Debout, une personne habillé tout en noir est sur la pointe des pieds. La personne touche une plateforme au sol et fait des mouvements de danse avec les bras en l’air et les genoux pliés.

Crédits : Montréal Arts Interculturel / Travis Knight

Offrir des réductions et des gratuités 

Comme plusieurs autres organismes culturels, la Place des Arts offre un billet gratuit aux personnes de la diversité capacitaire qui veulent sortir accompagnées et qui ont la carte CAL (carte accompagnement loisirs) ou Accès 2 pour la plupart des spectacles.

Description de l’image : Sur l’image de gauche, sur fond bleu, le logo blanc d’un organisme présente deux billets de réduction. L’image de droite, avec fond blanc, présente une carte avantage écrite en noire et rouge. 

Crédits : CAL et Accès 2

S’ENTOURER DES PERSONNES CONCERNÉES

Avoir au moins une personne de la diversité capacitaire sur son CA   

Engager une ou des personnes de la diversité capacitaire sur son CA ou dans l’équipe de travail permet de prendre en compte des expertises de personnes concernées. À Toronto, la galerie Tangled Arts + Disability est gérée uniquement par des personnes de la diversité capacitaire.

Description de l’image : sur une vitre transparente, il y a le logo rose et noir de la galerie Tangled Arts+ Gallery. En arrière-plan, c’est une salle avec du bois au sol et des œuvres accrochées au mur. 

Crédits : Tangled Art Gallery Arts + Disability

Consulter et embaucher une personne concernée dès le début    

Dès le début d’un projet (et non à la fin !), il est essentiel d’engager une personne de la diversité capacitaire dans son équipe de travail ou comme consultant·e pour avoir une perspective extérieure pour une création, une production ou une diffusion. Par exemple, SLCB offre des services d’accompagnement en accessibilité.

Description de l’image : Dans une salle de conférence, deux personnes sont assises. La première, de face et habillé en noir, montre un carnet d’une main et de l’autre signe. La deuxième personne a des cheveux noirs et est habillé avec un haut rouge. Elle tourne le dos et regarde la première personne. 

Crédits : SLCB

COMMUNIQUER DANS LES RÈGLES DE L’ART

Utiliser les bons mots  

Soyons de véritables allié·es et utilisons les bons mots pour déconstruire les clichés et expressions capacitistes du quotidien.

Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.

Crédits : Leduc et al. 2020, Conseil des arts du Canada

Savoir communiquer avec les personnes sourdes  

Quelles sont les attitudes à adopter avec une personne sourde? Comment réserver des interprètes? Le ReQIS, l’AQILS et le Sivet offrent une foule d’astuces sur les attitudes, les stratégies de communications et le fonctionnement des services d’interprètes, y compris pour les médias.

Crédits : Sivet

Indiquer l’accessibilité des activités dans les programmations  

Il ne suffit pas d’être accessibles… il faut que le monde sache que vous l’êtes (ou pas !) La Chapelle Scènes Contemporaines et le Studio 303 indiquent l’(in)accessibilité de leurs activités et lieux. Vous n’avez pas encore d’onglet « accessibilité » sur votre site web ? À vos claviers !

Description de l’image : sur fond blanc et multicolore, il y a le logo du Théâtre La Chapelle avec l’indication en grosses lettres capitales noires du prix du billet à 15$.

Crédits : Extrait du programme La Chapelle 2021-2022 Design Folklore

Faire sa promotion en langue des signes québécoise (LSQ) et américaine (ASL)  

Soleil Launière a fait une vidéo pour inviter le public sourd et malentendant à sa pièce Akuteu au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

Le Centre Segal fait ses promotions de ses spectacles en ASL grâce à un partenariat avec Seeing Voices Montréal.  

Pssstt : La langue principale des personnes Sourdes est la langue des signes québécoise (LSQ) et le français est une langue seconde. Et, tout comme il existe des personnes unilingues francophones, il existe des personnes unilingues en LSQ. Et dans la culture sourde, c’est important de connaître le thème d’une activité culturelle avant d’y participer. Faire une promotion vidéo en LSQ et/ou en ASL est donc essentiel.

Parlez-vous français facile?

La langue française, ce n’est pas tout le monde qui la lit et la comprend. Rendez vos communications accessibles. Par exemple, le site de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle a sur son site du contenu traduit en LSQ et en français simplifié.

Description de l’image : L’image est une photographie en noir et blanc montrant une foule de personnes devant un spectacle en extérieur. En arrière plan, il y a les fenêtres d’un bâtiment. 

Crédits : Isaac Leal

DEMANDER DU FINANCEMENT

Financer les artistes et l’accessibilité  

Les Conseils des arts offrent différents programmes de financement qui favorisent l’équité. Lors de projets, programmations ou demandes de subventions, il est indispensable de prévoir un budget pour financer l’accessibilité culturelle : pensez-y dès le début !

Le Conseil des arts de Montréal offre un programme de financement destiné aux artistes s/Sourd-es et en situation de handicap ainsi qu’un programme de soutien aux frais d’accès en 3 volets :

Volet 1 – Soutien financier en vue du dépôt d’une demande de subvention ou du dépôt d’une candidature à l’une des initiatives du Conseil
Volet 2 – Soutien financier aux frais d’accès pour un projet soutenu par le Conseil
Volet 3 – Soutien financier pour les organismes diffuseurs aux frais d’accès pour l’accueil de publics dans le cadre d’un projet soutenu par le Conseil

Le Conseil des arts et des lettres du Québec finance les frais d’accès (ex : interprétation en langues des signes, services destinés aux personnes handicapées, etc.)

Le Conseil des arts du Canada finance les pratiques des artistes sourds, handicapés ou vivant avec une maladie mentale, les frais d’accès, et offre également une aide à la production d’une demande.

Obtenir un contrat d’intégration au travail (CIT)

Le contrat d’intégration travail est une subvention pouvant aller jusqu’à 29 000$ par année par employé-e. Il permet de couvrir une subvention salariale, le salaire d’interprètes et d’autres mesures d’équité. À Montréal, contactez L’ÉTAPE pour faire une demande.  

S’ÉDUQUER

Ça se demande [pas]  

La websérie « Ça ne se demande pas » d’Ami Télé sensibilise avec humour aux vécus et enjeux que rencontrent les personnes de la diversité capacitaire.

Crédits : AMI Télé

Déconstruire nos conceptions des pratiques artistiques

Les artistes de la diversité capacitaire mettent de l’avant un modèle affirmatif du handicap et de la sourditude et invitent à célébrer la fierté des appartenances aux cultures sourdes, handicapées, crip ou Mad.  

Par exemple, la recherche Musique au bout des doigts aborde les expériences des personnes sourdes et déconstruit l’idée que la musique est une pratique artistique sonore réservée aux personnes entendantes.  

Produite dans le cadre de la recherche On vous fait signe! , la capsule Se sentir appartenir nous invite à la rencontre de 12 artistes sourd-es partageant leurs réflexions sur l’audisme, le sentiment d’appartenance, la citoyenneté culturelle et les pistes d’action pour une plus grande équité culturelle. 

Participer à des webinaires et des conférences  

Le Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec (RCAAQ) organise des occasions de formation, tels que le mini-forum de février 2023 dédié aux échanges entre les artistes de la diversité capacitaire et les centres d’artistes autogérés.  

En 2019, en collaboration avec Spectrum Productions, le centre d’artiste OBORO organise la série Interroger l’accès pour outiller les artistes, les organismes, et les travailleurs et travailleuses culturel.le.s afin que nous puissions mieux agir sur les questions d’accessibilité propres aux domaines des arts et de la production médiatique.

Suivre la formation Handicap et sourditude  

Saviez-vous qu’au Canada, plus d’une personne sur cinq est en situation de handicap? Que près de 25 % de la population canadienne a une surdité partielle ou totale? Que les personnes sourdes ou handicapées vivent différentes formes de discriminations et sont sous-représentées dans plusieurs secteurs de la société? C’est pour contribuer à développer une société plus inclusive et équitable que l’UQÀM a créé le microprogramme de 2e cycle Handicap et sourditude : droits et citoyenneté

Description de l'image : Il s'agit d'un logo de la formation Handicap et Sourditude : droits et citoyenenté.

Crédits : UQAM

Apprendre une langue des signes  

Saviez-vous que l’American Sign Language (ASL) est la 3e langue la plus étudiée aux États-Unis au cours des dernières années? En plus de cette popularité croissante grâce aux différentes représentations dans les médias, dont la télésérie Switched at Birth, la pandémie de COVID 19 a rendu la langue des signes québécoise (LSQ) visible sur différentes plateformes médiatiques, suscitant alors la curiosité collective à propos de cette belle langue qu’est la LSQ.  SLCB offre des cours de LSQ.

Découvrez des pistes d’action

S’OUTILLER

Adopter la charte d’accessibilité culturelle  

La Charte pour une culture accessible, inclusive et équitable a été développée par Exeko de 2016 à 2020, en collaboration avecle Groupe des Onze, des organisations sociales, communautaires et artistiques ainsi que de nombreuses personnes alliées provenant des milieux de la recherche ou de la défense de droits. Cette Charte fait office de boussole éthique pour les organisations et institutions culturelles afin de lier et renforcer leur engagement pour l’accessibilité, l’inclusion et l’équité.

Se doter d’une politique d’accessibilité  

La politique sur l’accessibilité universelle du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) adoptée en 2021 reconnait le capacitisme, l’invisibilisation des artistes de la diversité capacitaire et la nécessité que toute activité du MAC soit accessible. Plusieurs mesures concrètes ont été instaurées : création d’un poste de conseillère à la diversité capacitaire, vidéodescription et sous-titrage de plusieurs œuvres vidéo, conception d’une page du site Web dédiée aux contenus accessibles et établissement de partenariats avec des organismes soutenant l’équité culturelle. 

Développer son coffre à outils

Pas toujours facile de s’y retrouver pour être pleinement inclusif et équitable. Il existe toutefois plusieurs ressources : Le Conseil des arts de Montréal a développé une banque de ressources Accessibilité et lutte contre le capacitisme dans les arts. Le Conseil des arts du Canada propose un Guide pour travailler avec des artistes sourds ou handicapés. Le Regroupement québécois de la danse offre une boite à outils pour l’inclusion et l’équité sur son site web. Le CDEACF offre une boite à outils sur l’accessibilité. Des ressources en anglais sont également disponibles, tels que le Accessibility Toolkit : A guide to making art spaces accessible, développé par Tangled Art+Disability.

Revisiter ses expressions

On a l’habitude d’utiliser certaines expressions sans les remettre en question. Or, certaines d’entre elles réfèrent à la diversité capacitaire de façon péjorative. Dans le cadre du cours Handicap et sourditude, des étudiant-es les ont élaboré un Guide d’alternative aux expressions capacitistes intitulé Ces mots qui comptent. (Mise en forme : MAP)

Guide d’audiodescription des images et des œuvres

Afin de rendre ses images accessibles aux personnes aveugles et à basse vision, la Chaire s’est dotée d’un guide d’audiodescription.

Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.

Se doter d’un guide d’accessibilité

Les personnes sourdes, handicapées, neurodivergeantes et psychodivergeantes ont besoin de savoir à quoi ressemble l’accessibilité d’un évènement ou d’un lieu. Sarah Heussaff a élaboré un guide d’accessibilité à l’occasion de la Journée de réflexion collective Construire des ponts qui peut servir d’exemple.

Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.

80 PISTES D’ACTION

Adopter la charte d’accessibilité culturelle  

Menée par une équipe de chercheur-es et d’artistes sourd-es, handicapé-es ou allié-es, la recherche Les pratiques artistiques des personnes sourdes et handicapées au Canada propose des pistes d’action favorisant la reconnaissance, le soutien et la promotion de ces pratiques. Des exemples ?

  • Sensibiliser au capacitisime et à l’audisme les personnes oeuvrant au sein d’organismes culturels et d’institutions d’enseignement ou de formation artistique. Il y a un grand besoin pour le développement de matériel de sensibilisation et d’offres de formation en matière d’équité, de diversité et d’inclusion dans le domaine artistique et culturel, particulièrement à l’égard des personnes sourdes ou handicapées.
  • Développer une action ministérielle concertée au niveau provincial et national afin de mettre en oeuvre une politique d’accessibilité culturelle et de responsabiliser les institutions à tous les niveaux.

Découvrez 80 pistes d’action élaborées à partir des expériences et perspectives de 85 artistes et travailleur-es culturel-es de la diversité capacitaire. 

Cliquer ici ou sur l’image pour ouvrir le PDF.

  • Survolez les faits saillants et 20 pistes d’action de la fiche synthèse.
Témoignages d’allié-es
PAUL AHMARANI
Comédien
Paul regarde vers l’appareil photo. Il a un bonnet et a ses bras croisés sur une table. Sa tête s’appuie sur son bras gauche. En arrière plan, il y a un couloir avec des murs marrons et des luminaires.
Paul Ahmarani  © Crédit photo :  Le Soleil – Erick Labbé
Deux comédien-es sont en train de jouer sur une scène de théâtre. En arrière plan, le décor est une devanture de maison ancienne en bois avec des fenêtres et rideaux blancs. Les 2e persones ont des costumes noirs anciens et discutent.
Paul Ahmarani et Macha Limonchik dans « Une maison de poupée,  2e partie », Théâtre du Rideau Vert.
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On vient de finir « Une maison de poupée : 2e partie » au Rideau Vert et une expérience m’a vraiment bouleversé. J’ai joué pour la première fois devant un public composé en partie de personnes sourdes et malentendantes, avec traduction simultanée en langue des signes. On a aussi, lors d’une autre représentation, joué devant un public en partie non voyant qui avait droit à un système d’audio description.  Non seulement nous n’avons pas été déconcentrés par la présence d’interprètes en langue des signes devant la scène, mais au contraire, sentir les traducteurs porter nos mots, nos émotions, nous aider à faire le pont vers des personnes qui autrement ne pourraient pas profiter de notre travail était exaltant : comme si on était amplifiés d’une manière toute nouvelle. Ce fut une représentation mémorable pour nous.

Je dois aussi souligner le travail incroyable des interprètes en langue des signes. Ils sont animés d’une véritable passion pour leur travail et en ce sens, ils me faisaient penser à nous ! Un traducteur s’était même rasé la barbe pour ne garder que la moustache pour davantage ressembler à mon personnage !  Et quelque chose m’a frappé. En 25 ans de carrière, c’était la première fois que je vivais ça au théâtre. Comment se fait-il qu’à chaque série de représentations théâtrales, on n’ait pas une soirée avec traduction en langue des signes et une autre avec audiodescription? Il me semble que c’est une question de justice, d’inclusion.J’invite mes collègues du milieu à se soucier de ce public et à vérifier si tout peut être fait pour rendre possibles ces rencontres avec ces personnes que l’on a depuis trop longtemps négligées. 

HONORINE YOUMBISSI
Directrice des communications au Conseil des arts et des lettres du Québec
 Honorine Youmbissi © Crédit photo :  Bélisle
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Pour moi, la citoyenneté culturelle, c’est d’avoir les moyens de participer à la culture. Pas juste consommer la culture, mais participer à la culture : être une partie prenante.  C’est important de se sentir représenté-e, de sentir qu’on fait partie du tout, de l’ensemble. Et pour ceux et celles pour qui la culture est importante, c’est essentiel de sentir qu’on fait partie de ce milieu. C’est important que l’offre que je vais voir au théâtre, je m’y retrouve. Je pense que d’un point de vue autant humaniste, philosophique, équitable que mercantile, il faut avoir de tout pour représenter la société, pour favoriser le vivre-ensemble.  Au niveau des organisations aussi, il faut de la diversité et à tous les niveaux. Au Conseil des arts et des lettres, ce serait en commençant au niveau du CA, pour arriver aux comités, jurys et éventuellement avoir un soutien qui est représentatif de toute la société.  Au Conseil des arts et des lettres du Québec, en ce moment ce qu’on voudrait, c’est vraiment de rejoindre plus d’artistes, de trouver des moyens pour mieux communiquer avec eux sur les mesures existantes, car nous en avons. Il faut aussi avoir de la diversité de la représentativité à tous les niveaux.Je me considère une alliée. Est-ce que je suis la meilleure des alliées? Peut-être pas. Mais je me considère une alliée, parce que je suis au courant. Pas complètement au courant, mais je suis au courant de ces enjeux-là. Un pas à la fois, je fais ce que je peux faire pour améliorer les choses. Je suis une alliée qui a besoin d’allié-es aussi pour faire évoluer les choses dans mon milieu au sein de mon organisation pour qu’on aille plus loin. 

JULIEN VALMARY
Directeur du soutien et de la philanthropie au Conseil des arts de Montréal 
Julien Valmary
© Crédit photo : Darren Brown
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Au Conseil des arts de Montréal, on pense que toute pratique artistique doit avoir une capacité d’accéder à nos programmes. Donc il faut qu’on reconnaisse les écarts d’accessibilité, pour mettre en place des mesures qui facilitent l’accès à nos programmes et ensuite sensibiliser notre personnel, nos pairs, nos membres de CA et les milieux dans ce mouvement-là. On est là pour accompagner et rassurer les milieux pour aller vers plus d’équité et de représentativité. Les moyens sont limités, mais si on est dans une dynamique qui est positive, c’est-à-dire de gains mutuels, tout le monde y gagne et les pratiques artistiques s’élargissent et s’enrichissent. Pour nous, c’est vraiment important que l’on puisse aller dans ces changements-là tous ensemble, pour que ça s’améliore. Ça, c’est important. La marée monte. Et elle monte dans le bon sens. Je pense qu’il faut saluer ceux et celles qui prennent ça sérieusement et qu’il faut vraiment les encourager. Je suis positif, je trouve qu’on a des milieux qui veulent, malgré tout, avancer. Les questions d’équité et de justice sociale sont là.  Moi, je suis fier de pouvoir contribuer à faire changer les choses. 

MARIE-CLAUDE SAINT-LAURENT et MARIE-ÈVE MILOT
Fondatrices du Théâtre de l’Affamée
Marie-Ève Milot et  Marie-Claude Saint-Laurent
© Crédit photo :  Chloé Charbonnier 
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Le Théâtre de l’Affamée, c’est une compagnie de création féministe. On a présenté une pièce qui a été interprétée en langue des signes : Guérilla de l’ordinaire. C’était notre première expérience. L’accessibilité, c’est vraiment une de nos préoccupations et on aimerait rendre nos pièces encore plus accessibles. Même si dans les dernières années on voit qu’il y a un petit peu plus d’inclusion sur les scènes montréalaises, ça reste qu’il y a énormément, énormément de travail à faire encore au niveau de la diversité et de l’accessibilité.  J’ai l’impression qu’il faut que ça se passe sur plusieurs fronts en même temps. Et il faut que ça vienne aussi des créateurs, des créatrices, cette envie qu’il y ait une plus grande inclusion.

- Marie-Claude Saint-Laurent

Il y a quand même plusieurs obstacles à une grande accessibilité. On va pas se leurrer. Il y a des infrastructures, il y a des institutions… on s’est buté à plusieurs obstacles au cours de notre processus. Et ça, ça n’a rien à voir avec la bonne volonté. Donc non, je ne suis pas satisfaite de l’offre culturelle actuelle, mais oui je suis ambitieuse!  J’ai vu tous les spectacles de Joe, Jack et John. Chaque fois ça a laissé une empreinte en moi. Corpuscule danse m’a fait le même effet. C’est comme découvrir la beauté dans un registre qui ne fait pas partie de ce qui est dominant. Puis, j’ai eu envie après ça de collaborer avec Maxime D. Pomerleau. En fait, l’accessibilité, ça génère sincèrement des rencontres. De le voir sur scène, ça donne envie de le répéter, ça donne envie d’aller vers, ça donne envie de faire viens, viens dans ma maison aussi. Ça donne envie d’être dans l’échange… T’sais quand t’es une créatrice, t’as pas juste envie d’être spectatrice, tu as envie d’être dans la rencontre artistique aussi. Je trouve ça vraiment positif puis constructif.

- Marie-Ève Milot

Dans les coulisses de la campagne

CONCEPTION

Idée originale : Véro Leduc, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle.

Merci à l’équipe de la Chaire pour leur travail engagé : Agathe François, Audrée Colette Ducharme, Audrey Beauchamp, Eli C. Carreon, Émilie Peltier, Florence Lacombe, Geneviève Bujold, Isaac Leal, Laure Abdelmoumeni, Map, Marie Achille, Sarah Heussaff, Sendy-Loo Emmanuel.

Merci aux membres du comité aviseur pour leur précieux soutien : Cynthia Benoit, Félix-Antoine Boutin, Geoffrey Gaquère, Hodan Youssouf, Honorine Youmbissi, Julien Valmary, Louise Sicuro, Moridja Kitenge Banza, Pamela Witcher, René Légaré, Soleil Launière.

VIDÉO

En vedette :

  • Denise Beaudry, artiste
  • Dominique Ireland, poète et performeure
  • Edon Descollines, comédien et peintre
  • Florence K, comédienne et chanteuse
  • Hodan Youssouf, comédienne, poète et musicienne
  • Isaac Leal, photographe
  • Marven Clerveau, peintre
  • Pierre-Olivier Beaulac Bouchard, musicien et performeur
  • Véro Leduc, artiste multidisciplinaire
  • Xavier Chalifoux, comédien
  • Xing Fan, cinéaste

Extraits d’œuvres :

  • Why Not Teather. 2022. Prince Hamlet. [réal : Rodrigo Castro], 1min30, mettant en vedette Dawn Jani Birley
  • Conception et infographie : Zone créative, appuyée par l’équipe de la Chaire et le comité aviseur

Conception et infographie

  • Développement de contenu : Émilie Peltier et Véro Leduc, avec l’appui de l’équipe de la Chaire et du comité aviseur.
  • Infographie : Zone créative
  • Traduction LSQ : Tradusigne

Sources des contenus :

  • Leduc, Véro. 2020-2025. Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle. Recherche financée par le Programme des chaires de recherche du Canada.
  • Leduc, Véro. 2023-2026. Construire des ponts pour favoriser la citoyenneté culturelle sourde. Recherche financée par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC).
  • Leduc, Véro. 2020-2022. « On vous fait signe » : Citoyenneté culturelle des personnes sourdes et pratiques d’accessibilité culturelle. Recherche financée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH).
  • Leduc, Véro et al. 2018-2021. Les pratiques artistiques des personnes sourdes ou handicapées au Canada. Recherche commanditée par le Conseil des arts du Canada.

Contact médias 
Émilie Peltier, chargée de projet | Campagne de sensibilisation  
Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle

peltier.emilie@uqam.ca