CONTEXTE DE RECHERCHE
La population sourde représente environ 8% de la population au Canada. Considérées socialement comme des personnes handicapées, les personnes sourdes forment une minorité culturelle et linguistique rencontrant de nombreux obstacles (préjugés, discrimination, invisibilité) et connaissent un taux de participation sociale moindre. Si les perspectives médicales, culturelles et sociales prédominantes considèrent la surdité comme un manque et une incapacité, plusieurs personnes s’identifiant comme Sourdes sont fières de leurs appartenances à une ou plusieurs communautés et cultures sourdes, et de signer une ou plusieurs langues des signes. Plusieurs sont unilingues en langue des signes québécoise (LSQ) ou américaine (ASL) ou autochtones (LSA) et n’ont pas de plein accès à l’information et à l’offre culturelle si celles-ci ne sont disponibles qu’en français ou en anglais.
Les cultures sourdes, la sourditude et les pratiques artistiques des personnes handicapée et sourde sont assez bien documentés, tout comme le sont les études critiques de la citoyenneté et les obstacles sociaux rencontrés par les personnes sourdes. Il y a toutefois un grand besoin de développer des connaissances spécifiques sur le sujet de la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle qui les concerne.
Dans la foulée de la reconnaissance par l’ONU des droits culturels, la citoyenneté culturelle consiste en l’ensemble des pratiques qui détermine la possibilité des personnes à se sentir appartenir à une société, particulièrement lorsqu’elles sont issues d’un groupe social minorisé. Promues par de nombreuses conventions, chartes, lois et politiques protégeant les droits humains et culturels au niveau international, national, provincial et municipal, les pratiques d’accessibilité (ex. : sous-titrage et interprétation en langue des signes) et d’équité (ex: opportunités d’emploi et de développement professionnel, etc.) sont une condition indispensable à la citoyenneté culturelle, rendant possibles leur visibilité, leur participation sociale et leur sentiment d’appartenance.